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il y a 5 ans 3 semaines #57759
par oliviergrenoble
Bonnes ballades ...
Cordialement
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Réponse de oliviergrenoble sur le sujet Vercors, Automne, Amour, Toujours
Précisions météo : limite pluie : neige ce WE vers 600m / 1800m selon les sites météo ! .... 
En + pas très beau temps ...
cordialement

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cordialement
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il y a 5 ans 3 semaines #57760
par oliviergrenoble
Bonnes ballades ...
Cordialement
Le dernier ours du Vercors !
Réponse de oliviergrenoble sur le sujet Vercors, Automne, Amour, Toujours
Erratum : lire 1600/1800 ! ( et pas 600m : on en est pas encore là, encore que ça peut venir bientôt !) .....

Bonnes ballades ...
Cordialement
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il y a 5 ans 3 semaines - il y a 5 ans 3 semaines #57761
par casd16s
Réponse de casd16s sur le sujet Vercors, Automne, Amour, Toujours
Dernière édition: il y a 5 ans 3 semaines par casd16s.
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il y a 5 ans 3 semaines #57765
par floch
Réponse de floch sur le sujet Vercors, Automne, Amour, Toujours
Merci casd16s et bienvenue ! 
Et un grand merci Olivier pour tous ces précieux renseignements météo
Malgré le vent fort et peut-être la neige, je vais quand même essayer de profiter un peu.
Par prudence et pour ne pas être bloquée, je vais atteindre les plateaux par corrençon
c'est plus raisonnable 
Flo

Et un grand merci Olivier pour tous ces précieux renseignements météo

Malgré le vent fort et peut-être la neige, je vais quand même essayer de profiter un peu.
Par prudence et pour ne pas être bloquée, je vais atteindre les plateaux par corrençon


Flo
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il y a 5 ans 3 semaines #57768
par oliviergrenoble
Bonnes ballades ...
Cordialement
Le dernier ours du Vercors !
Réponse de oliviergrenoble sur le sujet Vercors, Automne, Amour, Toujours
Salut le monde
Oui Flo par Corrençon ça me semble plus raisonnable : aujourd'hui à Grenoble : petite pluie froide : il doit neigeoter vers 1600/1800 ....
Tu nous raconteras ton nouveau périple en condition "extrêmes" ?
A+
Oui Flo par Corrençon ça me semble plus raisonnable : aujourd'hui à Grenoble : petite pluie froide : il doit neigeoter vers 1600/1800 ....

Tu nous raconteras ton nouveau périple en condition "extrêmes" ?
A+
Bonnes ballades ...
Cordialement
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il y a 5 ans 3 semaines #57771
par floch
Réponse de floch sur le sujet Vercors, Automne, Amour, Toujours
Ok, j'essaierai de faire un petit retour 
J'ai ressortie les VBL pour tenter de garder les pieds au sec, et si besoin, il y a quelques cabanes sous les rochers de la Balme, non marquées pour 2 d'entre elles sur carte IGN, que je peux utiliser comme abri de secours, bien au chaud : poêle
A+ et encore merci
Flo

J'ai ressortie les VBL pour tenter de garder les pieds au sec, et si besoin, il y a quelques cabanes sous les rochers de la Balme, non marquées pour 2 d'entre elles sur carte IGN, que je peux utiliser comme abri de secours, bien au chaud : poêle

A+ et encore merci

Flo
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- floch
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il y a 5 ans 2 semaines #57812
par floch
Réponse de floch sur le sujet Vercors, Automne, Amour, Toujours
Le Purgatoire, rien que le nom intrigue 
Un lieu encore à part du Vercors, avec un décor de forêts et des zones de lapiaz spectaculaires, quasi vierge de tout sentier, si l’on se fie à la cartographie IGN...
En réalité, les sentes y sont nombreuses, souvenir des voies d’échanges entre le Trièves et le Vercors, recelant également les traces d’une activité pastorale ancienne, ainsi que celle des charbonniers, "L'or noir" des forêts du Vercors, qui a modelé le paysage et l'économie du plateau, jusqu'au milieu du 19ème siècle.
Pour ceux que cela intéresse, j’ai trouvé 2 vidéos qui montrent bien leur dur labeur et l’élaboration d’une charbonnière
http://vercorstv.wmaker.tv/La-Charbonniere-episode-2-la-mise-en-place_v130.html
http://vercorstv.wmaker.tv/La-Charbonniere-episode-3-la-cuisson_v131.html
C’est aussi un terrain de jeux renommé pour les spéléologues, avec les nombreux gouffres et scialets qui s’y trouvent. Ce sont d’ailleurs, ces mêmes spéléologues, dont un certain Goupette et un certain Jésus, qui ont progressivement balisés et remis à jour les sentes du passé, ainsi que les traces d’anciens abris, enclos, zones de charbonnières, grottes, etc…
Non sans oublier l'entretien par les quelques randonneurs passionnés et amoureux du Vercors, dont font partis, 2 de mes amis sur un autre forum :cool:
Grace donc à leur aide, ainsi que celle du site de sentier-nature , j’ai ainsi pu répertorier les différentes sentes et points d’intérêt que recèle le secteur. Puis essayé de réunir dans une boucle tous les noms qui sonnaient bien à mes oreilles et attisaient ma curiosité, entremêlant ainsi plusieurs tronçons de piste. Un grand merci à eux
A savoir, la piste des charbonniers jusqu’à l’impluvium, la draye des Bergers ensuite, avant de bifurquer en direction de la cabane du Pas Etoupe et de la cabane de Jésus, monter au Pas Morta, chercher la source de Goupil ou du Bénitier, descendre dans le cirque des mouflons pour rejoindre le Grand Pot et enfin trouver la Cabane à Goupette. Voila le programme
Secteur, au final, que je n’ai fait qu’effleurer, mais qui m’a donné un bon aperçu de son charme et de son potentiel, pour mieux y revenir
, de par un créneau météorologique assez court.
4 jours de libre, mais une seule belle journée de prévue, la première, avec une alerte de vent fort dans la nuit aux alentours de 90 km/H.
Je pars donc dans l’idée de profiter au maximum de cette première journée, de me trouver un abri pour la nuit si possible, et d’aviser ensuite

Un lieu encore à part du Vercors, avec un décor de forêts et des zones de lapiaz spectaculaires, quasi vierge de tout sentier, si l’on se fie à la cartographie IGN...
En réalité, les sentes y sont nombreuses, souvenir des voies d’échanges entre le Trièves et le Vercors, recelant également les traces d’une activité pastorale ancienne, ainsi que celle des charbonniers, "L'or noir" des forêts du Vercors, qui a modelé le paysage et l'économie du plateau, jusqu'au milieu du 19ème siècle.
Pour ceux que cela intéresse, j’ai trouvé 2 vidéos qui montrent bien leur dur labeur et l’élaboration d’une charbonnière
http://vercorstv.wmaker.tv/La-Charbonniere-episode-2-la-mise-en-place_v130.html
http://vercorstv.wmaker.tv/La-Charbonniere-episode-3-la-cuisson_v131.html
C’est aussi un terrain de jeux renommé pour les spéléologues, avec les nombreux gouffres et scialets qui s’y trouvent. Ce sont d’ailleurs, ces mêmes spéléologues, dont un certain Goupette et un certain Jésus, qui ont progressivement balisés et remis à jour les sentes du passé, ainsi que les traces d’anciens abris, enclos, zones de charbonnières, grottes, etc…
Non sans oublier l'entretien par les quelques randonneurs passionnés et amoureux du Vercors, dont font partis, 2 de mes amis sur un autre forum :cool:
Grace donc à leur aide, ainsi que celle du site de sentier-nature , j’ai ainsi pu répertorier les différentes sentes et points d’intérêt que recèle le secteur. Puis essayé de réunir dans une boucle tous les noms qui sonnaient bien à mes oreilles et attisaient ma curiosité, entremêlant ainsi plusieurs tronçons de piste. Un grand merci à eux

A savoir, la piste des charbonniers jusqu’à l’impluvium, la draye des Bergers ensuite, avant de bifurquer en direction de la cabane du Pas Etoupe et de la cabane de Jésus, monter au Pas Morta, chercher la source de Goupil ou du Bénitier, descendre dans le cirque des mouflons pour rejoindre le Grand Pot et enfin trouver la Cabane à Goupette. Voila le programme

Secteur, au final, que je n’ai fait qu’effleurer, mais qui m’a donné un bon aperçu de son charme et de son potentiel, pour mieux y revenir

4 jours de libre, mais une seule belle journée de prévue, la première, avec une alerte de vent fort dans la nuit aux alentours de 90 km/H.
Je pars donc dans l’idée de profiter au maximum de cette première journée, de me trouver un abri pour la nuit si possible, et d’aviser ensuite

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- floch
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il y a 5 ans 2 semaines #57813
par floch
Réponse de floch sur le sujet Vercors, Automne, Amour, Toujours
Jour 1 : Corrençon-en-Vercors- Cabane de Goupette
Il fait 2°C à mon arrivée au parking de Corrençon-en-Vercors, à 10h30.
Depuis ma dernière visite d’il y a 15 jours, les sommets se sont recouverts d’un petit voile neigeux, ce qui n’est pas vraiment une surprise.
L’hiver prend le pas, petit à petit, sur l’Automne…
Le cheminement jusqu’à la cabane de Carette se fait sur un large sentier, se faufilant tout d’abord entre le pas de tir du Biathlon et le parcours de Golf.
S’ensuit un sentier forestier qui sent bon l’humus
Des fumerolles s’échappent de leur cœur humide, réchauffé par les premiers rayons de soleil, qui percent à travers la cime des arbres, donnant une ambiance particulière
La plaine d’Arbounouse est en vue avec sa bergerie désertée en cette période
Je bifurque comme prévu en direction de la piste des charbonniers
En suivant les petits points bleus de peinture
Pour rejoindre l’impluvium, une belle construction, encore en bon état, de captage et de stockage des eaux pluviales
A partir de là, la sente devient progressivement plus confidentielle
et le sol se recouvre d’un véritable tapis de sol en mousse,
aux couleurs éclatantes, quand le soleil daigne venir l’éclairer
Décidant de rejoindre la draye des bergers, je sors quelques instants la tête à l'air libre, apercevant encore au loin, la pointe des crêtes, au-dessus de la canopée
Je tombe ainsi sur un enclos en pierre
Ce nouveau sentier est remarquablement conservé, relativement large par endroit,
Pierreux à d'autre, avec un aspect parfois lissé témoignant des nombreux passages d'antan
Il longe une haute et longue falaise
Les premières traces de neige font leur apparition, le soleil ne devant, rarement, venir réchauffer le sol glacé, par les températures nocturnes
Avant de déboucher enfin au pied des crêtes vers 1700 m
Je quitte dès lors la draye des bergers, pour me diriger vers la cabane pastorale du pas de l'Etoupe, point 1726 sur la carte IGN
Toute mignonnette mais fermée
Pour gagner le pied du pas de Morta, il faut traverser une zone de lapiaz, mais sans réelle difficulté, même si je n’ai pas dû suivre correctement la sente idéale et ai quelque peu tergiversé pour la retrouver
Je suis probablement passé devant feu la cabane de Jésus ou cabane des Erges, qui a malheureusement subit les outrages du temps puis, peut-être, un incendie. Bref, elle n'est plus
Il est 16h00, et je dois me décider pour la suite. Plusieurs possibilités de bivouacs existent dans le coin, un abri grotte dans la combe de Morta, un plat herbeux, juste un peu plus au Nord, et enfin les terrasses de Morta, juste au-dessus.
Mais la crainte de l'alerte météo pour cette nuit, le beau temps persistant en cette fin de journée et l'idée d'un lit douillet, bien au chaud et à l'abri, l'emportent assez facilement. Moins de 4 km doivent me séparer de la cabane, cela me parait tout à fait jouable, du moins question distance, puisque le terrain, lui, m'est inconnu. Je ne serais pas déçue
Le pas Morta, 1889m, 16H30
Et sa vue sur le massif des Ecrins, où se distingue le pic des Souffles à gauche et le Sirac au centre
La ligne de démarcation de l'enneigement est d'un bel effet, selon l'exposition des pentes Nord-ouest ou Sud-Ouest
Je tombe sur une sente à flanc de crêtes, visiblement appréciée par les chamois. Je suis donc leurs pas et progresse ainsi rapidement
Tellement, que je m'aperçois, juste avant le point 1904, que je suis restée bien trop haute, pour gagner aisément la Source du Bénitier! Il va me falloir descendre dans une combe encombrée d'amas rocheux, et aux surplombs, peu engageant, vu d'ici
J'hésite à m'engager, ou faire le sacrifice de l'eau et poursuivre à flanc, jusqu'au Pas d'Ernadant, pour n'avoir plus qu'à descendre par une bonne sente jusqu'au grand Pot. Dur dilemme, car rien ne me garanti qu'il y a aura de la neige près de la cabane, située seulement à 1700 m, en fait je n'y crois pas.
Le temps presse, ce que me rappelle la descente inexorable du soleil, désormais proche de l'horizon
Tant pis, je plonge et évolue en zigzagant, pour éviter les ressauts trop imposants et parvient à me faufiler tant bien que mal jusque dans la combe qui me conduit droit à la source tant convoitée
Elle se situe à l'entrée, à hauteur d'homme, dans une vasque en pierre en forme de Bénitier, d'où son nom.
Je refais le plein d'eau, 3 L, et repars sans plus m'attarder. 17H20, la pénombre commence à se faire sentir et le décor est toujours aussi chaotique
Mais j'arrive encore à progresser sans lumière artificiel, distinguant quelques cairns qui me remettent sur le droit chemin.
Puis immanquablement, c'est la nuit noire, pas de lune malheureusement cette nuit.
Plus d’autre choix que de poursuivre, il n’y a désormais aucune possibilité de bivouaquer...
Je ressens la délicatesse de la situation, de par l’aspect solitaire et hostile de la zone, et en même temps, une certaine forme de sérénité et d’optimisme. Charge à moi de ne pas commettre de faute, ne pas me précipiter, et prendre les difficultés une par une. Merci aux hors sentiers Corses qui m’ont appris à gérer mes émotions et ce genre de situation, même s'il s’ajoute l’obscurité, une première pour moi.
Tous mes sens sont concentrés sur chacun de mes pas, entre diaclases, fissures que je dois remonter jusqu’à trouver le point le plus étroit pour les franchir, amas rocheux à parcourir tout en sondant avec les bâtons, combes qu’il me faut contourner. La neige, agrippée aux roches calcaires des lapiaz, commence à geler et rend les appuis pour le moins glissants.
C’est un véritable dédale avec des obstacles qui se succèdent. Je ne fais que zigzaguer, monter, descendre. Seul un point GPS régulier me permet de garder un cap. Je sais depuis un moment que je suis trop en amont de la trace idéale, mais les aléas du terrain font que je n’arrive pas à la rejoindre. Je ne peux que poursuivre, tant bien que mal, en parallèle, et progresser ainsi dans la direction de la sente, descendant du Pas d’Ernadant. Cela signifiera la fin des difficultés.
Je commence à ressentir des crampes aux orteils et réalise que depuis ce matin, je n’ai bu que 75 cc. Peut-être aussi un peu de crispations pour assurer mes pas. Je m’octroie une petite pause pour tenter d’y remédier en buvant et m’étirant comme je peux. Puis repars.
Lorsqu’enfin, la trace d’un sentier bien marqué apparaît, je sais que c’est gagné. Sous l’effet de l’excitation et du soulagement, je commence à trottiner, ne me reste plus qu’à trouver la cabane à Goupette. Puis soudain, je ralentie, je n’ai aucune notion de l’heure et n’ai même pas envie de savoir, juste envie de profiter de ces instants, la simple satisfaction après coup, d’être sortie de cette zone de lapiaz, au caractère sauvage et quelque peu retord, selon les connaisseurs, propre à cette partie du purgatoire, qui porte bien son nom en l’occurrence.
Je n’entends plus que le bruit de ma respiration et le crissement de mes pas sur le sol, qui est train de littéralement geler sous mes yeux. Les gouttelettes, scintillant sous le faisceau de ma lampe, se transforment en cristaux. J’ai l’impression d’entendre le bruit en accéléré que produisent leurs formations, probablement le fruit de mon imagination, mais cela traduit en tout cas ma perception, à cet instant, du caractère vivant de la nature
Je me sens en communion comme rarement. C’est assez grisant, d’autant que je n’ai aucune sensation de froid, encore sous l’effet de la chaleur produite, lors des efforts précédents.
Arrivée au grand Pot, je me mets en quête de ma chaumière promise, dont j’ai souvent entendu parler comme un lieu magique, et dont finalement, je n’ai, à aucun moment douté, qu’elle me tendrait les bras et m’accueillerait pour la nuit
Partagée entre le fait qu’elle soit illuminée, ce qui signerait une présence humaine et ce qui me faciliterait la tâche pour la trouver, et l’envie de vivre cette soirée particulière, en solitaire.
Lorsque soudain, elle apparaît dans le faisceau de ma lampe, j’esquisse un petit sourire. Je la regarde, j’y suis, il est 19h20
Soirée au bonheur simple. Je déguste un verre de myrte, au coin du feu, captivée par les flammes dansantes et la douce chaleur qu’elles dégagent, tout en lisant le livre d’or
Après m’être sustentée, je me glisse dans mon sac de couchage et écoute le souffle des rafales de vent se lever progressivement et de plus en plus fortes. Je savoure la protection que m’offre ce toit, dans ce lieu plein d'histoire, tant convoité, et durement gagné, pour passer une nuit au calme
Il fait 2°C à mon arrivée au parking de Corrençon-en-Vercors, à 10h30.
Depuis ma dernière visite d’il y a 15 jours, les sommets se sont recouverts d’un petit voile neigeux, ce qui n’est pas vraiment une surprise.
L’hiver prend le pas, petit à petit, sur l’Automne…

Le cheminement jusqu’à la cabane de Carette se fait sur un large sentier, se faufilant tout d’abord entre le pas de tir du Biathlon et le parcours de Golf.
S’ensuit un sentier forestier qui sent bon l’humus
Des fumerolles s’échappent de leur cœur humide, réchauffé par les premiers rayons de soleil, qui percent à travers la cime des arbres, donnant une ambiance particulière

La plaine d’Arbounouse est en vue avec sa bergerie désertée en cette période
Je bifurque comme prévu en direction de la piste des charbonniers
En suivant les petits points bleus de peinture
Pour rejoindre l’impluvium, une belle construction, encore en bon état, de captage et de stockage des eaux pluviales
A partir de là, la sente devient progressivement plus confidentielle
et le sol se recouvre d’un véritable tapis de sol en mousse,
aux couleurs éclatantes, quand le soleil daigne venir l’éclairer
Décidant de rejoindre la draye des bergers, je sors quelques instants la tête à l'air libre, apercevant encore au loin, la pointe des crêtes, au-dessus de la canopée
Je tombe ainsi sur un enclos en pierre
Ce nouveau sentier est remarquablement conservé, relativement large par endroit,
Pierreux à d'autre, avec un aspect parfois lissé témoignant des nombreux passages d'antan
Il longe une haute et longue falaise
Les premières traces de neige font leur apparition, le soleil ne devant, rarement, venir réchauffer le sol glacé, par les températures nocturnes
Avant de déboucher enfin au pied des crêtes vers 1700 m
Je quitte dès lors la draye des bergers, pour me diriger vers la cabane pastorale du pas de l'Etoupe, point 1726 sur la carte IGN
Toute mignonnette mais fermée

Pour gagner le pied du pas de Morta, il faut traverser une zone de lapiaz, mais sans réelle difficulté, même si je n’ai pas dû suivre correctement la sente idéale et ai quelque peu tergiversé pour la retrouver
Je suis probablement passé devant feu la cabane de Jésus ou cabane des Erges, qui a malheureusement subit les outrages du temps puis, peut-être, un incendie. Bref, elle n'est plus

Il est 16h00, et je dois me décider pour la suite. Plusieurs possibilités de bivouacs existent dans le coin, un abri grotte dans la combe de Morta, un plat herbeux, juste un peu plus au Nord, et enfin les terrasses de Morta, juste au-dessus.
Mais la crainte de l'alerte météo pour cette nuit, le beau temps persistant en cette fin de journée et l'idée d'un lit douillet, bien au chaud et à l'abri, l'emportent assez facilement. Moins de 4 km doivent me séparer de la cabane, cela me parait tout à fait jouable, du moins question distance, puisque le terrain, lui, m'est inconnu. Je ne serais pas déçue

Le pas Morta, 1889m, 16H30
Et sa vue sur le massif des Ecrins, où se distingue le pic des Souffles à gauche et le Sirac au centre
La ligne de démarcation de l'enneigement est d'un bel effet, selon l'exposition des pentes Nord-ouest ou Sud-Ouest
Je tombe sur une sente à flanc de crêtes, visiblement appréciée par les chamois. Je suis donc leurs pas et progresse ainsi rapidement

Tellement, que je m'aperçois, juste avant le point 1904, que je suis restée bien trop haute, pour gagner aisément la Source du Bénitier! Il va me falloir descendre dans une combe encombrée d'amas rocheux, et aux surplombs, peu engageant, vu d'ici

J'hésite à m'engager, ou faire le sacrifice de l'eau et poursuivre à flanc, jusqu'au Pas d'Ernadant, pour n'avoir plus qu'à descendre par une bonne sente jusqu'au grand Pot. Dur dilemme, car rien ne me garanti qu'il y a aura de la neige près de la cabane, située seulement à 1700 m, en fait je n'y crois pas.
Le temps presse, ce que me rappelle la descente inexorable du soleil, désormais proche de l'horizon
Tant pis, je plonge et évolue en zigzagant, pour éviter les ressauts trop imposants et parvient à me faufiler tant bien que mal jusque dans la combe qui me conduit droit à la source tant convoitée

Elle se situe à l'entrée, à hauteur d'homme, dans une vasque en pierre en forme de Bénitier, d'où son nom.
Je refais le plein d'eau, 3 L, et repars sans plus m'attarder. 17H20, la pénombre commence à se faire sentir et le décor est toujours aussi chaotique
Mais j'arrive encore à progresser sans lumière artificiel, distinguant quelques cairns qui me remettent sur le droit chemin.
Puis immanquablement, c'est la nuit noire, pas de lune malheureusement cette nuit.
Plus d’autre choix que de poursuivre, il n’y a désormais aucune possibilité de bivouaquer...
Je ressens la délicatesse de la situation, de par l’aspect solitaire et hostile de la zone, et en même temps, une certaine forme de sérénité et d’optimisme. Charge à moi de ne pas commettre de faute, ne pas me précipiter, et prendre les difficultés une par une. Merci aux hors sentiers Corses qui m’ont appris à gérer mes émotions et ce genre de situation, même s'il s’ajoute l’obscurité, une première pour moi.
Tous mes sens sont concentrés sur chacun de mes pas, entre diaclases, fissures que je dois remonter jusqu’à trouver le point le plus étroit pour les franchir, amas rocheux à parcourir tout en sondant avec les bâtons, combes qu’il me faut contourner. La neige, agrippée aux roches calcaires des lapiaz, commence à geler et rend les appuis pour le moins glissants.
C’est un véritable dédale avec des obstacles qui se succèdent. Je ne fais que zigzaguer, monter, descendre. Seul un point GPS régulier me permet de garder un cap. Je sais depuis un moment que je suis trop en amont de la trace idéale, mais les aléas du terrain font que je n’arrive pas à la rejoindre. Je ne peux que poursuivre, tant bien que mal, en parallèle, et progresser ainsi dans la direction de la sente, descendant du Pas d’Ernadant. Cela signifiera la fin des difficultés.
Je commence à ressentir des crampes aux orteils et réalise que depuis ce matin, je n’ai bu que 75 cc. Peut-être aussi un peu de crispations pour assurer mes pas. Je m’octroie une petite pause pour tenter d’y remédier en buvant et m’étirant comme je peux. Puis repars.
Lorsqu’enfin, la trace d’un sentier bien marqué apparaît, je sais que c’est gagné. Sous l’effet de l’excitation et du soulagement, je commence à trottiner, ne me reste plus qu’à trouver la cabane à Goupette. Puis soudain, je ralentie, je n’ai aucune notion de l’heure et n’ai même pas envie de savoir, juste envie de profiter de ces instants, la simple satisfaction après coup, d’être sortie de cette zone de lapiaz, au caractère sauvage et quelque peu retord, selon les connaisseurs, propre à cette partie du purgatoire, qui porte bien son nom en l’occurrence.
Je n’entends plus que le bruit de ma respiration et le crissement de mes pas sur le sol, qui est train de littéralement geler sous mes yeux. Les gouttelettes, scintillant sous le faisceau de ma lampe, se transforment en cristaux. J’ai l’impression d’entendre le bruit en accéléré que produisent leurs formations, probablement le fruit de mon imagination, mais cela traduit en tout cas ma perception, à cet instant, du caractère vivant de la nature
Je me sens en communion comme rarement. C’est assez grisant, d’autant que je n’ai aucune sensation de froid, encore sous l’effet de la chaleur produite, lors des efforts précédents.
Arrivée au grand Pot, je me mets en quête de ma chaumière promise, dont j’ai souvent entendu parler comme un lieu magique, et dont finalement, je n’ai, à aucun moment douté, qu’elle me tendrait les bras et m’accueillerait pour la nuit

Partagée entre le fait qu’elle soit illuminée, ce qui signerait une présence humaine et ce qui me faciliterait la tâche pour la trouver, et l’envie de vivre cette soirée particulière, en solitaire.
Lorsque soudain, elle apparaît dans le faisceau de ma lampe, j’esquisse un petit sourire. Je la regarde, j’y suis, il est 19h20

Soirée au bonheur simple. Je déguste un verre de myrte, au coin du feu, captivée par les flammes dansantes et la douce chaleur qu’elles dégagent, tout en lisant le livre d’or

Après m’être sustentée, je me glisse dans mon sac de couchage et écoute le souffle des rafales de vent se lever progressivement et de plus en plus fortes. Je savoure la protection que m’offre ce toit, dans ce lieu plein d'histoire, tant convoité, et durement gagné, pour passer une nuit au calme

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- floch
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il y a 5 ans 2 semaines #57814
par floch
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Jour 2 : Cabane de Goupette - Corrençon-en-vercors
Grasse matinée au programme avec réveil tout en douceur vers 8h30
Trop bien dans mon cocon de sac de couchage et sa douillette chaleur, alors que l'air que je dégage fume bien
Tournée de crêpes à la confiture accompagnées d'un grand café noir, miam
Le vent souffle toujours autant, mais un brin de soleil éclaire le ciel et bonne nouvelle, il n'a pas reneigé cette nuit
Je refais le plein de la cagette de bois, vide le poêle et m'attelle au ménage, avant de faire mes adieux à la cabane
J'enfile ma veste imper/respi et mes gants en latex et me voilà parer pour affronter Eole
Je renonce par prudence à monter sur la ligne de crêtes et me retrouve à nouveau dans un chaos de blocs rocheux et de lapiaz, même si rien à voir avec ceux d'hier soir
D'autant que je trouve facilement une combe mi-rocheuse mi-herbeuse, enfin plus rocheuse qu'herbeuse quand même
, mais qui me permet de gagner de l'altitude aisément
Attention tout de même au gouffre
Alors que le ciel se couvre déjà, apparaissent quelques têtes amicales et familières
En fait toute une harde, composée de mâles, d'étagnes et de jeunes bouquetins
Bon, cette fois-ci pas le temps de trop m'attarder en leur compagnie, le ciel noircit à vitesse grand V et ne présage rien de bon
La suite est une succession de franchissement de combes,
Mais pour lesquelles, je retrouve des petits points de peinture bleue et de beaux cairns, permettant d'évoluer relativement facilement
La vallée de Corrençon est en vue
Ainsi que le plat herbeux, bien tentant, menant à la cabane de Serre du Play
La découverte de la combe de Fer et de sa cabane éponyme, attendront une prochaine visite
L'envie de finir sur une note positive est plus forte pour cette fois, et le temps devient trop menaçant.
La cabane de Serre du Play est petite mais également tout confort avec matelas et cheminée
La descente sur Corrençon-en-vercors est très rapide, et je retrouve le parking et ma voiture, bien seule, une petite heure plus tard
Visiblement pas beaucoup de candidat pour monter sur le plateau aujourd'hui
FIN
Grasse matinée au programme avec réveil tout en douceur vers 8h30

Trop bien dans mon cocon de sac de couchage et sa douillette chaleur, alors que l'air que je dégage fume bien

Tournée de crêpes à la confiture accompagnées d'un grand café noir, miam

Le vent souffle toujours autant, mais un brin de soleil éclaire le ciel et bonne nouvelle, il n'a pas reneigé cette nuit
Je refais le plein de la cagette de bois, vide le poêle et m'attelle au ménage, avant de faire mes adieux à la cabane
J'enfile ma veste imper/respi et mes gants en latex et me voilà parer pour affronter Eole

Je renonce par prudence à monter sur la ligne de crêtes et me retrouve à nouveau dans un chaos de blocs rocheux et de lapiaz, même si rien à voir avec ceux d'hier soir
D'autant que je trouve facilement une combe mi-rocheuse mi-herbeuse, enfin plus rocheuse qu'herbeuse quand même

Attention tout de même au gouffre

Alors que le ciel se couvre déjà, apparaissent quelques têtes amicales et familières
En fait toute une harde, composée de mâles, d'étagnes et de jeunes bouquetins
Bon, cette fois-ci pas le temps de trop m'attarder en leur compagnie, le ciel noircit à vitesse grand V et ne présage rien de bon

La suite est une succession de franchissement de combes,
Mais pour lesquelles, je retrouve des petits points de peinture bleue et de beaux cairns, permettant d'évoluer relativement facilement
La vallée de Corrençon est en vue
Ainsi que le plat herbeux, bien tentant, menant à la cabane de Serre du Play
La découverte de la combe de Fer et de sa cabane éponyme, attendront une prochaine visite

L'envie de finir sur une note positive est plus forte pour cette fois, et le temps devient trop menaçant.
La cabane de Serre du Play est petite mais également tout confort avec matelas et cheminée
La descente sur Corrençon-en-vercors est très rapide, et je retrouve le parking et ma voiture, bien seule, une petite heure plus tard
Visiblement pas beaucoup de candidat pour monter sur le plateau aujourd'hui

FIN

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il y a 5 ans 2 semaines #57817
par oliviergrenoble
Bonnes ballades ...
Cordialement
Le dernier ours du Vercors !
Réponse de oliviergrenoble sur le sujet Vercors, Automne, Amour, Toujours
Bonsoir
Merci à Flo pour ce superbe CR .... qui me donne bien envie d'aller à mon tour me perdre par là bas, soit dans le purgatoire, soit au-dessus de Carette, dès le 1° jour de beau !
"Me perdre" car je n'ai pas de GPS et me la joue encore à l'ancienne avec carte IGN, boussole et altimètre ( depuis peu d'ailleurs!) et pifomètre si besoin ...
-> CR dés que je serai monté par là-bas...
Bonnes ballades +/- neigeuses à tou/te/s
Cordialement
Merci à Flo pour ce superbe CR .... qui me donne bien envie d'aller à mon tour me perdre par là bas, soit dans le purgatoire, soit au-dessus de Carette, dès le 1° jour de beau !
"Me perdre" car je n'ai pas de GPS et me la joue encore à l'ancienne avec carte IGN, boussole et altimètre ( depuis peu d'ailleurs!) et pifomètre si besoin ...
-> CR dés que je serai monté par là-bas...
Bonnes ballades +/- neigeuses à tou/te/s
Cordialement
Bonnes ballades ...
Cordialement
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